Vu par Liz - Chapitre 12 - Plaisirs et peurs en solitaire - Le blog d'un couple illégitime libertin

Mercredi 25 juillet 3 25 /07 /Juil 16:58

Vu par Liz - Chapitre 12 - Plaisirs et peurs en solitaire

M. et moi avons certaines choses en commun malgré nos grandes différences de vie, d’éducation, de religion et culture et j’ai l’impression que nos expériences, nos difficultés nous ont rapprochées. Bien que nous soyons ensemble et formions un couple, même illégitime, le plaisir en solitaire est paradoxalement ce que nous partageons. Nous aimons tous deux nous caresser, quand nous sommes ensemble mais très souvent seuls, chacun de notre côté, pour cause de distance qui nous sépare essentiellement. Je me caresse, je me donne du plaisir seule, à des kilomètres de M, et certainement à des moments bien différents de lui, que j’ai récemment questionné sur ce sujet. Il m’a avoué qu’il avait besoin de se masturber trois fois par jour, et qu’il le faisait ! Evidemment quand le partenaire est tout près, ces besoins peuvent être assouvis, mais sinon c’est assez difficile! J’ai du mal à l’imaginer s’absenter de son bureau, pour aller aux toilettes et prendre quelques minutes pour se masturber, et retourner devant son ordinateur, comme si de rien était. Mais finalement, je le conçois et je commence à comprendre mieux les sms qu’il m’envoie régulièrement dans la journée en m’écrivant « tu me manques terriblement » ou « j’ai une folle envie de toi »…je suppose que c’est précisément à son retour des toilettes qu’il me les envoie, donc juste après s’être masturbé en pensant à moi…

Je le conçois d’autant plus que je me caresse également, pas au travail bien entendu, ni en m’enfermant dans des toilettes à l’extérieur de chez moi, mais lorsque je suis tranquille à la maison et ai envie de sérénité, de bien-être, pour me soulager d’un poids psychologique, pour « déstresser » et vider ma tête. Je pense alors à ces sensations que j’ai quand M. me touche et me procure le plaisir maximum que seul lui sait me donner. Je me remémore ces scènes d’amour entre nous, je fantasme aussi sur d’autres hommes avec nous, ou femmes, pour alimenter mon imaginaire, et sentir mon envie monter pour finalement parvenir à l’orgasme. Tout cela peut être très rapide chez moi, j’ai la chance de pouvoir être rapidement trempée après quelques caresses seulement. Je mets souvent une serviette d’ailleurs sous moi, pour éviter de laisser des traces dans mon lit conjugal. Une fois ma masturbation terminée et l’orgasme atteint, je me laisse quelques minutes pour redescendre avant de retourner à la réalité. Et comme M. certainement, comme si de rien était, je reprends mes activités, tâches ménagères ou autres, bien plus tranquille et sereine. C’est d’ailleurs un conseil que je pourrai tout à fait donner à des femmes stressées de mon entourage professionnelle, ou familial mais je ne pense pas être capable de leur dire : « tu sais quoi, la dernière fois j’étais super énervée, je suis allée me caresser et après je me suis sentie hyper zen… », ça n’est pas vraiment le genre de mots qui sortent de ma bouche, surtout pas vis-à-vis de ma famille ou d’amies, ou de connaissances professionnelles ! Imaginez vous dire à votre collègue ou supérieur hiérarchique « Allez vous caresser pendant quelques minutes et revenez après, vous verrez, vous ne serez plus la même ! » Non, vraiment pas quelque chose que je pourrai dire !

Pour M., je pense que ce n’est pas seulement par pur besoin biologique, c’est une envie d’activités sexuelles mêlée à de l’envie pure, une envie quasi permanente, presque obsessionnelle de faire l’amour, heureusement non plus avec n’importe quelle autre femme, mais uniquement avec moi.

Je me suis longtemps interrogée sur cette soif d’amour qu’il avait, combinée avec une sorte de violence dans l’amour, et puis, de plus en plus de tendresse qu’il réclame. Je pense qu’il est le genre d’hommes à vouloir l’extrême, les sensations fortes, sentir cette montée d’adrénaline, quelque soit la situation dans laquelle il peut être. Je suis loin d’être psychanalyste et ne voudrai pas paraître analyser M., mais je pense très bien le connaître et ressentir certaines choses le concernant.

Je peux me tromper mais je sens qu’il veut tout simplement dissimuler ses peurs, les dissimuler en compensant peut-être avec un maximum de plaisirs sexuels. Ces peurs, dont je connais l’existence depuis quelques années, sont liées à des souvenirs d’expériences douloureuses vécues. Je sais que M. a été le témoin d’actes innommables, il a également été victime de deux individus qui l’ont agressé et ce sont des démons qui le hantent et l’empêche depuis de vivre et dormir sereinement. Son sommeil est toujours assez agité lorsque nous sommes ensemble. Les deux dernières nuits passées ensemble, nous somnolions tous deux, enlacés, et je sentais que sa main n’arrêtait pas de bouger de nervosité. Je l’observais et remarquais que même son visage n’était pas serein, plutôt angoissé. C’est alors que j’ai essayé de me mettre à sa place et j’ai essayé de penser à ces choses qu’il m’avait racontées, aux photos qu’il m’avait montrées. Personne ne peut se mettre à la place de quelqu’un qui a vécu ou vu l’enfer, et j’en arrive à la conclusion que nous avons tous nos peurs à différents degrés, mais qu’il ne peut s’agir que de peurs que chacun vit seul, même si elles sont partagées verbalement, elles se vivent en solitaire, tout comme certains de nos plaisirs.

Mes peurs à moi sont directement liées à mes proches, leur état de santé et bien-être, je n’ai pas de peurs de choses de mon passé, hormis évidemment le mal que mes expériences avec d’autres hommes peuvent causer à mon entourage proche. En revanche, je constate que j’ai depuis peu « apprivoisé » les angoisses de M, que j’essaie de rester insensible mais je pense que je dois tout de même l’être car je me sens parfois perturbée quand j’y pense en me mettant à sa place. Mis à part ma petite vie personnelle, je redoute aussi l’Homme, j’essaie de ne pas trop y penser mais je ne fais pas confiance aux Hommes en général. Si l’on réfléchit trop à ce que l’Homme est capable de faire, on ne fait plus d’enfants donc j’arrête et je positive, mais j’ai des moments de fortes angoisses, comme tout le monde je suppose, à l’écoute des nouvelles à la radio ou la télé, quand j’apprends des accidents, meurtres, des agressions, des viols, des tueries et autres guerres dans ce monde, et même les catastrophes naturelles me font peur.

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Par couple illégitime - Publié dans : Vu par Liz
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